La décision de la SSR d’abandonner complètement la diffusion FM à la fin 2024 est compréhensible du fait de la décision du Conseil fédéral de diminuer la montant de la redevance et de la nécessité pour la SSR d’appliquer une politique nationale. Pour leur part, les Radios Régionales Romandes (RRR) planifient l’arrêt de la FM en novembre 2026. Elles veulent tenir compte des 19% d’auditeurs qui écoutent encore la radio en FM d’une part, mais surtout de la forte présence des stations françaises sur la FM. Couper les programmes romands en FM laisserait le champ libre aux radios françaises.
La décision de la SSR permettra de faire avancer et d’accélérer la migration numérique en Suisse. Nulle part ailleurs dans le monde sauf en Norvège, la diffusion du DAB+ n’est aussi avancée qu’en Suisse. Seuls 9% de la population déclarent encore écouter la radio exclusivement sur FM, 81% utilisent la radio numérique en DAB+ ou en streaming.
Les RRR remarquent la précocité de la décision. Déjà lors du premier scénario d’arrêt fin 2022, la SSR et les associations de radios privées s’étaient mises d’accord pour que la SSR arrête ses activités six mois avant les privés. Ceci afin de donner un peu plus de temps aux privés, qui courent de plus grands risques commerciaux, pour abandonner la FM et de stimuler une nouvelle fois le passage de la population à une réception purement numérique. En Suisse alémanique, une moitié des radios prévoient de stopper la FM en même temps que la SSR. Elles sont protégées par l’usage du dialecte sur leurs ondes alors que les radios françaises et romandes partagent la même langue et le même marché.
