Le succès dans les urnes de la 13e rente AVS, c’est la victoire d’une stratégie, d’une idée aisément compréhensible et d’un homme : Pierre-Yves Maillard. Le socialiste vaudois, président de l’Union syndicale suisse, a incarné comme nul autre le combat pour le pouvoir d’achat des retraités.
Portrait et interview, avec notre correspondant à Berne Serge Jubin.
Il fallait un très fin tacticien pour faire triompher dans les urnes suisses une initiative syndicale. Il fallait Pierre-Yves Maillard, président de l’USS depuis 5 ans. Augmenter les rentes AVS, ce n’est pas à l’origine son projet, c’est même une marotte syndicale. Sauf que Pierre-Yves Maillard a su donner la bonne forme à l’initiative pour la 13e rente. Il a su aussi tirer parti du moment : l’inflation, la diminution des rentes du 2e pilier, l’arrogance de la droite persuadée que jamais une initiative syndicale ne trouvera de majorité en Suisse.
Et surtout, Pierre-Yves Maillard a su être omniprésent. Il est devenu le visage du combat, offensif, souriant, bienveillant, rompu aux ficelles du débat, avec régulièrement des formules qui font tilt. Pierre-Yves Maillard.
Y aura-t-il un lendemain au grand soir du 3 mars ? Pierre-Yves Maillard se lance dans un autre combat qui aura lieu le 9 juin dans les urnes, pour l’initiative qui veut plafonner les primes maladies à 10% du revenu disponible. Ce sera plus compliqué qu’avec l’AVS, mais rien ne paraît impossible pour celui que certains médias alémaniques ont déjà affublé du titre de politicien le plus puissant du pays.