Les renvois de requérants d’asile en Croatie continuent de faire débat. La Secrétaire d’État aux migrations, Christine Schraner Burgener, s’est rendue sur place le mois dernier. Et elle maintient les transferts en Croatie des demandeurs d’asile enregistrés dans ce pays à leur entrée en Europe, en vertu des accords de Dublin.
De nombreuses ONG, dont l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, appellent pourtant à la suspension immédiate des renvois. Elles dénoncent un manque criant de places d’accueil, des soins médicaux insuffisants, des procédures d’asile non équitables et un risque élevé de refoulement.
Des représentants des ONG Solidarité sans frontières et Droit de rester sont allés sur le terrain au mois de juin. Leur rapport est accablant et diffère fortement des observations du Secrétariat d’État aux migrations (SEM). La réaction de Sophie Guignard, secrétaire politique à Solidarité sans frontières :
En Croatie, la Secrétaire d’État a rencontré son homologue croate et visité des centres. Elle a renouvelé le soutien financier de la Suisse à l’antenne régionale de l’UNICEF et s’est engagée pour un nouveau programme d’aide aux enfants et aux familles. Sophie Guignard réagit à la visite de la Secrétaire d’État :
Le Tribunal administratif fédéral (TAF) a confirmé en début d’année la pratique du Secrétariat d’État aux migrations. Il estime que les personnes renvoyées vers la Croatie ont accès à une procédure d’asile et ne sont pas particulièrement en danger.
Depuis le début de l’année, la Suisse a effectué 1200 requêtes auprès de la Croatie pour y renvoyer des demandeurs d’asile. Environ 80 personnes ont été transférées dans ce pays. La Croatie enregistre une hausse des requérants d’asile avec près de 13’000 requêtes déposées en 2022. Seules 100 décisions d’asile ont été rendues l’an dernier, selon Eurostat, dont 20 décisions positives.