Un budget 2024 qui respecte tout juste le frein à l’endettement a été adopté lundi par le Conseil national à 79 voix contre 75 et 40 abstentions. La gauche s’est opposée et une partie des élus UDC se sont abstenus.
Des coupes supplémentaires ont été faites dans les domaines de l’aide aux réfugiés palestiniens et de la politique régionale. Les députés ont aussi suivi le Conseil des États pour économiser 30 millions de francs sur l’aide sociale versée aux cantons pour les requérants d’asile. Les explications de Johanna Gapany, sénatrice libérale-radicale et présidente de la commission des finances:
En revanche, le Parlement a refusé d’appliquer le plan d’austérité du Conseil fédéral à plusieurs secteurs, notamment le trafic régional de voyageurs et l’agriculture. Les deux Chambres veulent maintenir le niveau actuel des crédits des paiements directs, des programmes d’élevage et de la production de betterave.
Pour limiter le déficit structurel des finances fédérales, le gouvernement proposait pourtant des coupes de 2% dans tous les domaines. Mais dans l’agriculture, ce n’est pas justifié, estime Simone de Montmollin, conseillère nationale libérale-radicale :
La gauche a tenté en vain de maintenir les coupes budgétaires pour les agriculteurs. Les explications de Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale socialiste :
L’armée échappe aussi aux coupes budgétaires. Le Parlement veut continuer d’augmenter le budget militaire, en raison du contexte sécuritaire actuel.
Par contre, le Conseil national veut réduire la vitesse de cette progression. Il a décidé de repousser de 2030 à 2035 l’objectif de consacrer 1% du PIB aux dépenses militaires. Un coup de frein vivement combattu par l’Union démocratique du centre. Jean-Luc Addor, conseiller national UDC :
La gauche a essayé sans succès d’inclure l’armée dans les coupes budgétaires. Cette exception n’est pas justifiée, estime Fabien Fivaz, conseiller national vert :
Le budget adopté lundi soir par le Conseil national est déficitaire, mais il respecte le frein à l’endettement. Il repasse jeudi devant le Conseil des États. Une dizaine de divergences subsiste, notamment sur la politique régionale et le report à 2035 de la hausse du budget militaire à 1% du PIB.