Fidèle à une stratégie engagée depuis plusieurs années, la Banque nationale suisse maintient les taux négatifs à moins 0,75% et continue d’acheter des monnaies étrangères pour éviter l’appréciation du franc suisse.
Cette stratégie favorable à l’économie suisse est également très bénéfique à la BNS elle-même, qui accumule des bénéfices en dizaines de milliards de francs. Elle dispose ainsi d’une réserve à distribuer aux cantons et à la Confédération de quelque 100 milliards de francs. Elle en offre désormais 6 par année.
Des voix toujours plus nombreuses demandent que ces réserves profitent à l’AVS. Une initiative populaire a été déposée, pour une 13e rente AVS, à financer justement par les bénéfices de la BNS.
Fausse bonne idée, rétorque Andréa Maechler, N°3 de la banque nationale. Elle l’a expliqué à notre correspondant à Berne Serge Jubin.
Pilier de la stratégie de la BNS : les taux d’intérêts négatifs, susceptibles de soutenir la reprise économique d’après la pandémie.
Pourquoi pérenniser les taux négatifs, décriés parce qu’ils péjorent la rentabilité des caisses de retraite ? Andrea Maechler.
Certains prévisionnistes craignent qu’une reprise très marquée de la consommation génère un retour de l’inflation. La BNS relève sa prévision à 0,4% en 2021 et 0,6% en 2022. Y a-t-il un risque de voir les prix s’envoler ? Andrea Maechler.
Un dossier préparé à Berne par Serge Jubin.