Les réactions des présidents de parti après la vague verte

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La vague verte a presque tout emporté sur son passage lors des élections fédérales.

Les sondages annonçaient une avancée des partis sensibles aux questions climatiques. Ils étaient assez loin du compte, puisque Verts et Vert’libéraux ont connu une progression fulgurante.

A l’opposé, l’UDC et ses alliés qui ont perdu 14 sièges, le PS et le PLR qui en ont perdu chacun 4, avaient de quoi grimacer quelque peu. Les premiers résultats n’ont pas laissé planer le moindre doute sur l’issue de ces élections fédérales, entendue bien avant que ne tombe ceux du canton de Vaud, vers 23h30. Jérôme Favre.

Vainqueurs des élections, les Verts réclament un sommet national pour définir une stratégie sur le climat, avec la tête des partis et le monde scientifique. «A situation extraordinaire, mesures extraordinaires», dit leur communiqué. Balthasar Glättli, co-directeur de campagne et chef du groupe des Verts au parlement.

La thématique du climat aura aussi profité aux Vert’libéraux. Le résultat dans le canton de Zurich résume à lui seul la journée du PVL, qui y est passé de 3 à 6 élus: le parti obtient deux fois plus de mandats, et même un peu plus.

Il réussit aussi le pari de se développer en Suisse romande, doublant ses représentants vaudois et décrochant un siège à Genève, où il ne compte pourtant aucun élu cantonal. Sixième parti du pays avec près de 8% des voix, le parti vert’libéral est prêt à faire avancer les choses. Son président, le Bernois Jürg Grossen.

Le revers est lourd pour l’UDC qui perd douze sièges. Et il faut ajouter à ses propres pertes deux sièges égarés par ses alliés, le Mouvement citoyen genevois, qui ne sera plus représenté à Berne, et la Lega, qui n’y enverra plus qu’un seul élu.

En termes d’électorat, l’UDC passe de 29,4% des voix à un peu moins de 26, et se situe ainsi à un niveau légèrement inférieur à celui qui était le sien en 2011. A l’heure du commentaire, le président du parti devait reconnaître n’avoir pas pu mettre en avant ses thèmes habituels, l’immigration et l’Europe, mais relevait des points positifs. Albert Rösti.

Comme les autres partis gouvernementaux, le Parti socialiste perd des plumes. A 16,5% des suffrages, il atteint même un score historiquement bas. Il n’empêche, il a réalisé son objectif principal : briser la majorité UDC-PLR du Conseil national.

Les socialistes ont donc un œil qui rit et l’autre qui pleure. Le président du groupe parlementaire Roger Nordmann.

Le PLR se satisfait d’avoir pu «limiter ses pertes». Les libéraux-radicaux ont laissé quelques sièges, 4 en l’occurrence, dans la bataille électorale remportée par les Verts. Cela s’est surtout joué à Berne et à Zurich. Le PLR n’a ainsi pas atteint son objectif, à savoir dépasser le PS et devenir la deuxième force politique du pays. Est-ce son propre tournant environnemental qui lui a fait perdre une partie de son électorat ? Petra Gössi, présidente du parti, réélue au Conseil national.

Tous les partis gouvernementaux nationaux perdent des plumes, tous sauf un, le PDC. Certes, il doit céder deux sièges au National, mais avec plus de 11% des suffrages, il stabilise sa force politique.

Avec le glissement à gauche consécutif à la vague verte au National, le PDC aura plus encore le rôle de pivot. Ce qui réjouit son président Gerhard Pfister.

Le PBD accuse le coup: il ne pourra plus former de groupe parlementaire. Les bourgeois-démocratiques avaient décidé de concentrer leurs efforts là où ils avaient des élus, mais cela n’a pas suffi, puisqu’ils ont perdu leurs mandats en Argovie, à Zurich et dans les Grisons.

Ils n’ont pu que maintenir leur siège à Glaris et en conserver deux à Berne, soit un de moins qu’à présent. Or, trois parlementaires, ce n’est pas assez pour prétendre siéger dans des commissions. Le président du parti, réélu au Conseil national, accusait le coup. Il savait que cela serait difficile, mais ne s’attendait pas à un tel résultat. Martin Landolt.

Des réactions recueillies par nos correspondants à Berne Jérôme Favre et Serge Jubin.