Quatrième et dernier volet de la série consacrée aux enjeux des élections fédérales dans les cantons non-romands : après Zurich, Berne et Argovie, direction le Tessin, 350’000 habitants, avec ses particularismes politiques locaux. Il y a en terre italophone de nombreux partis régionaux, le plus connu étant la Lega.
C’est surtout vers l’élection au Conseil des Etats au Tessin que les regards sont tournés, après le tsunami politique de 2019, où les sièges historiques PDC et PLR avaient été accaparés par l’UDC et le PS.
Les enjeux des fédérales au Tessin, avec notre correspondant parlementaire Serge Jubin.
La députation tessinoise au Conseil des Etats a longtemps été un duo masculin PDC-PLR. Pour le début de ce siècle, avec Filippo Lombardi et Dick Marti, puis de 2011 à 2019, avec le centriste Filippo Lombardi et le libéral-radical Fabio Abate.
Révolution en 2019, les deux premiers partis politiques du canton sont mis sur la touche. L’UDC avec Marco Chiesa éjecte le PLR et, surprise jugée « impossible », la socialiste Marina Carrobio, qui sortait de la présidence du Conseil national, bat le centriste Lombardi sur le fil, pour 46 voix. Et voilà le Tessin représenté par une socialiste et un UDC !
Depuis lors, en avril dernier, la même Marina Carrobio a été élue au Conseil d’Etat de son canton, et elle ne siège donc plus à Berne. Le Tessin n’a pas jugé utile d’organiser une élection complémentaire.
Le suspense est entier avant l’élection du 22 octobre et le probable 2e tour du 19 novembre. Le PLR avec Alex Farinelli et le Centre avec Fabio Regazzi pourraient récupérer leurs sièges. Même si l’UDC Marco Chiesa bénéficie de la prime au sortant. Conserver le siège socialiste s’apparente à une utopie.
A relever que le président de l’UDC suisse Marco Chiesa prend un risque : il n’est candidat qu’au Conseil des Etats. Et s’il devait être battu, il devrait quitter la Berne fédérale.
Pour le Conseil national, 6 partis devraient continuer de se répartir les 8 sièges tessinois.
C’est l’illustration de l’éparpillement partisan tessinois. Les deux plus grands partis, PLR et Centre, ont chacun 2 sièges, et quatre autres partis chacun un : la Lega, les Verts, le PS et l’UDC.
Au Tessin, l’UDC est le plus petit des partis représentés au parlement fédéral. Il n’a un élu que depuis 2011.
L’élection est aussi une question de personnalités. Celle de Greta Gysin avait permis aux Verts d’obtenir un siège en 2019. Elle est toujours bien là pour tirer la liste de son parti. Le siège UDC avait été le fait de Marco Chiesa. Son successeur Pietro Marchesi saura-t-il le défendre ? A la Lega, il ne reste que Lorenzo Quadri. Au PS, la locomotive Marina Carrobio n’est plus là, c’est Bruno Storni, 69 ans, qui doit porter le parti.
Les 2 grands partis doivent remplacer l’un de leurs sortants : au PLR, Rocco Cattaneo tire sa révérence, Alex Farinelli reste candidat. Au Centre, retrait de Marco Romano et maintien de Fabio Regazzi.
Si Fabio Regazzi et Alex Farinelli devaient être élus au Conseil des Etats, PLR et Centre devraient envoyer des néophytes.
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