Trafigura doit répondre à des accusations de corruption devant le Tribunal pénal fédéral

Le port de Lobito, en Angola. © Photos : Tommy Trenchard / Panos Pictures

Un procès majeur s’ouvre ce lundi au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone: le géant des matières premières Trafigura est poursuivi par le Ministère public de la Confédération dans une affaire de corruption.

Les faits remontent à 2009-2011 et concernent les activités de la multinationale dans le secteur pétrolier en Angola. L’entreprise est jugée aux côtés de trois personnes physiques en lien avec des pots-de-vin qui auraient été versés à un agent public angolais. En échange, Trafigura aurait été favorisée pour des contrats et aurait réalisé des profits de plus de 140 millions de dollars, d’après l’acte d’accusation du Ministère public de la Confédération. Le MPC reproche plus précisément à Trafigura Beheer BV, l’ancienne société mère du groupe Trafigura, de ne pas avoir pris les mesures d’organisation raisonnables et nécessaires pour empêcher ces paiements illicites.

C’est la première fois qu’une entreprise de négoce est jugée pour corruption d’agents publics étrangers devant le Tribunal pénal fédéral. Adrià Budry Carbó, enquêteur spécialiste des matières premières auprès de l’ONG Public Eye, dévoile pourquoi cette affaire est si particulière :

Le procès est prévu sur trois semaines. Trafigura risque jusqu’à 5 millions de francs d’amende si elle est reconnue coupable de ne pas avoir pris toutes les mesures d’organisation raisonnables et nécessaires pour empêcher le versement de ces pots-de-vin. /mv