La saga du PBD prend fin samedi prochain à Berne, sans fanfare ni tambour, sans larme non plus. Le Parti bourgeois démocratique, né de l’éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral, fusionnera avec le PDC pour constituer Le Centre.
L’aventure du PBD, c’est un coup d’éclat dont on ne pensait pas la politique suisse capable.
A Berne, Serge Jubin.
Une date, le 12 décembre 2007. Une majorité de 125 parlementaires fédéraux contre 115 décide d’exclure l’UDC Christoph Blocher du Conseil fédéral, où il avait été élu quatre ans plus tôt. Cette majorité porte son choix sur la conseillère d’Etat UDC grisonne Eveline Widmer-Schlumpf, devenue conseillère fédérale à la surprise générale.
L’UDC décide alors d’exclure la nouvelle ministre et la section grisonne de ses rangs. Les exclus créent en novembre 2008 le Parti bourgeois-démocratique, avec alors 2 conseillers fédéraux, Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid, qui s’était aussi désolidarisé de l’UDC.
Le PBD connaît son année de gloire en 2011. Ses rangs au parlement fédéral passent des 5 dissidents du départ à 9 élus + un conseiller aux Etats, le Bernois Werner Luginbühl. Positionné au centre-droit, le PDB commence pourtant à décliner. Le retrait d’Eveline Widmer-Schlumpf du Conseil fédéral en 2015 précipite son effritement : en 2019, il ne pèse plus que 2,4% de l’électorat national et n’a plus que 3 élus fédéraux, 2 Bernois et 1 Glaronais.
Sous la coupole fédérale, le PDB est déjà intégré au groupe parlementaire du Centre. Le fait que le PDC décide de se rebaptiser Le Centre facilite la décision de fusion du PDB. En réalité une intégration naturelle, sans heurts et sans regrets.
La disparition du PDB n’émeut personne dans la landerneau politique. C’est presque un non-événement. Son président, le Glaronais Martin Landolt, n’exprime aucune amertume.
On signalera qu’en vue du 29 novembre, le PDC rejette l’initiative pour des multinationales responsables, alors que le PDB soutient le texte !
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