Chroniques

Chronique des pas perdus : les divergences qui favorisent l'impunité des ultras dans les stades

570832630_highres

La lutte déterminée et efficace contre les débordements violents des ultras dans et autour des stades de football en Suisse n’est pas pour demain.

Jeudi 14 mars à Berne, pourtant assis côte à côte devant les médias et après avoir travaillé ensemble, les milieux du football et de la politique ont affiché des divergences fâcheuses. Les uns entendent cibler strictement la lutte contre les personnes qui commettent des actes violents, les autres prévoient une panoplie de mesures en cascade beaucoup plus large et spectaculaire.

Au final, l’absence de stratégie partagée de lutte contre la violence confine à l’impunité des ultras agressifs.

C’est le sujet de la chronique des pas perdus de notre correspondant parlementaire Serge Jubin.

Des sanctions en cascade

Les autorités responsables de la sécurité dans les cantons et les villes ont arrêté jeudi un catalogue de mesures pour lutter contre la violence dans et autour des stades de football en Suisse.

Le dialogue à l’échelle locale est institutionnalisé. S’il ne fonctionne pas, des mesures punitives en cascade allant jusqu’au match à huis clos ont été arrêtées et seront appliquées partout en Suisse.

Les projets de billets nominatifs et de forfait en cas de débordements excessifs ont été abandonnés.

Mais les autorités se heurtent au refus d’y souscrire de la Swiss Football League et des clubs. Le conseiller d’Etat valaisan Frédéric Favre l’a regretté.

A la Swiss Football League, on craint que ce qui pourrait être perçu comme des punitions collectives, avec la fermeture de secteurs dans les stades, soit contre-productif. Il faut à l’inverse se concentrer sur l’identification des fauteurs de troubles et y mettre les moyens.

Le patron de la SFL Claudius Schäfer.

Il y a une année, « la » solution semblait être la vente de billets nominatifs. Frédéric Favre explique pourquoi cela a été retoqué.

A entendre les représentants des autorités et du milieu du football, il y a unanimité chez les chefs politiques de la sécurité pour les sanctions en cascade, et unanimité dans les clubs pour les rejeter. /sj