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Après le scandale des enfants placés de force au XXe siècle, l'héritage est lourd

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La page douloureuse des centaines de milliers d’enfants placés en institutions ou dans des familles d’accueil au 20e siècle n’est pas tournée. Il subsiste un lourd héritage. C’est ce que montre le travail de recherche du Fonds national suisse et de ses 150 experts, présenté jeudi 16 mai à Berne.

Si les lois ont changé depuis les années 1980, les procédures de placement d’enfants restent opaques et très diverses d’une commune et d’un canton à l’autre. Les droits des enfants et des parents ne sont pas toujours pleinement respectés.

Mis en évidence entre 2010 et 2017, le scandale des enfants placés contre leur gré avait été reconnu par la Confédération, qui a libéré 300 millions de francs d’indemnités. Il restait à réaliser un travail scientifique de mémoire.

Le professeur de l’Université de Lausanne Vincent Barras, membre du programme national de recherche 76.

150 chercheurs ont ainsi produit un énorme travail scientifique de mémoire. De quoi tourner la page ? Pas vraiment, le traumatisme se transmet entre les générations, rétorque Vincent Barras.

Les lois ont certes changé depuis 40 ans, mais la culture de certaines pratiques demeure. Les autorités de placement peinent encore à respecter le droit des enfants et de leurs parents à être entendus et à participer au processus de placement.

La chercheuse et professeure de droit à l’Université de Genève Michelle Cottier.

Le Fonds national demande au monde politique d’édicter une loi fédérale qui harmonise les pratiques divergentes selon les cantons. Michelle Cottier.

Un dossier préparé à Berne par notre correspondant Serge Jubin.